DAHLIA 2018 : LA MEDECINE CONNECTEE .. ALLO TONTON, POURQUOI TU TOUSSES?
SHBKAVOCATS participe à l’animation des 9èmes Rencontres Nationales Dahlia 2018, organisées par le laboratoire Lilly, au cours desquelles une réflexion collective sera menée sur les risques juridiques liés à l’émergence d’un « médecin 2.0 », lequel non seulement peut consulter à distance ses patients, mais encore suivre l’évolution des pathologies dont souffrent ces derniers : glycémie, rythme cardiaque et autres constantes.
Dans certains domaines spécifiques comme la diabétologie, il est évident qu’une transmission régulière des informations collectées par le patient lui-même au médecin qui le suit permet d’ajuster au mieux un traitement, de déceler une évolution subreptice de la pathologie .. et même de prévenir des situations de crise.
Mais précisément, quelles seront – ou sont – les obligations du médecin destinataire de ces informations? Combien de patients peut-il « surveiller » en même temps? Quel engagement de réactivité doit-il ou peut-il consentir en conciliant les exigences de la déontologie médicale, des bonnes pratiques médicales … et de sa responsabilité professionnelle ?
Cette médecine connectée est mise en oeuvre par une chaîne d’acteurs dont le médecin n’est qu’un maillon et pas nécessairement le plus faible : matériel médical de surveillance, transmission sécurisée des données, traitement des données avant lecture, mise à disposition des informations pour le médecin (en temps réel ou différé, en données analysées ou données brutes..), autant d’intervenants et d’étapes qui doivent être totalement sécurisées.
Ce type de pratique nécessite la mise en oeuvre d’une organisation complète et sécure. Or le médecin sera pour le patient si ce n’est l’instigateur au moins l’interlocuteur du système. En cas de défaillance, il est le professionnel visible.
Quel acuité de surveillance doit-il au patient? Quid du choix et de la maintenance du matériel? Quid d’une mauvaise lecture des données, liée à une mauvaise transmission ou à une erreur humaine d’interprétation? La liste des questions peut se dérouler à plaisir ou déplaisir. Celle de l’assurance spécifique de ce type d’activité ne sera pas la moindre.
Il n’y a évidemment pas de jurisprudence. Il y a peu de textes.
Deux pistes évidentes, et même récurrentes dans toutes les relations professionnel / profane, sont à suivre jusqu’à la destination finale, soit la sécurisation du soin donné :
– la définition précise des besoins du patient, de la nature du service qui lui est fourni, de la surveillance qu’il est en droit d’attendre, tout en restant acteur du soin (le risque étant cette passivation qui accompagne en général une surveillance « active »)
– l’information du patient et la preuve de cette information : la collecte de données à distance peut ne pas répondre à un objectif de surveillance mais de compilation et d’analyse de données, et dans ce cas il n’y a pas d’obligation de réaction du ou des médecins connectés. Le cas échéant, les limites et le fondement d’un vrai mécanisme de surveillance doivent être clairement portés à la connaissance de ce même patient.
Le sujet est passionnant et d’avenir : il animera nos ateliers de vendredi et samedi.
9èmes Rencontres Nationales Dahlia 2018 – Paris vendredi 16 et samedi 17 novembre 2018